Anna la narratrice, ne sait pas grand chose de son père, un algérien taiseux, laveur de carreaux qui a quitté son pays en 62. Ce père, elle n’en porte pas le nom puisqu’il ne la pas reconnu, à sa naissance, il avait déjà une autre famille. Il a toujours tenu l’Algérie à distance « trop dangereux ». A son décès, celui qu’on appelait Johnny et qui était une vraie figure de la ville, fait l’objet d’un article dans le journal local, l’occasion pour sa fille de faire des découvertes sur son père et sn histoire familiale au détour d’une phrase laissée en commentaire. Elle va partir en quête, remonter la source, elle qui tente de devenir mère se questionne beaucoup sur ces questions de transmission. Le texte est fin et sensible, avec toujours ce lien à la vitre comme une allégorie du père et de leur relation : sa transparence, les reflets qu’elle renvoie, ce qui se trouve derrière, les traces qu’on efface, celles qui réapparaissent. Un premier roman réussi !
Clara Breteau, L’avenue de verre, éditions Seuil

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