Il y a dix ans après Ayana Mathis publiait le remarquable livre « Les Douze Tribus d’Hattie », un livre qui nous faisait traverser tout le 20éme siècle aux états unis d’Amérique autour de la communauté noire. Un livre magnifique brassant mémoires collective et intime qui nous faisait attendre avec impatience son prochain roman. Il est enfin sur les tables des librairies.
Nous restons dans la communauté noire américaine, dans les années 80 cette fois. Débarquée à Philadelphie, avec Toussaint, son fils de 10 ans, et deux valises, Ava Carson n’est qu’un numéro pour les services sociaux. 813, comme indiqué sur la porte de sa chambre miteuse. Elle a fuit un compagnon qui devenait de plus en plus violent, elle reste, malgré tout, droite et fière, impénétrable, dans une recherche d’émancipation, ne voulant compter sur personne, prête à tout pour protéger son fils. En miroir nous suivons la vie de sa mère, Dutchess, vivant en Alabama et luttant pour la survie de son village, un free town fondé par d’anciens esclaves. Malgré sa détermination, Ava va finir par retomber sous l’emprise du père de son fils, ancien black panther, construisant un groupe sectaire et violent. Ayana Mathis déploie dans ce nouveau roman une écriture bouleversante et sait rendre les destins d’Ava, de son fils Toussaint et de sa mère Dutchess poignants et magnétiques.
“Les égarés” d’Ayana Mathis, éditions Gallmeister
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