En 2021, Mariette Navarro, autrice de nombreuses pièces de théâtre, publiait le très beau « Ultramarins », il y avait donc une certaine impatiente à retrouver la plume de cette autrice. Comme dans ce premier roman, elle retrouve le thème de la bifurcation, du changement de trajectoire pour sortir du quotidien. Dans « Palais de verre », nous ne sommes plus sur un cargo au milieu de l’atlantique mais dans un immeuble de bureau au milieu d’une immensité de bâtiments presque identique. Claire, employée de bureau modèle, se détache peu à peu de ce monde du travail qui se voulait parfait et va partir sur la terrasse de cet immeuble de bureau. Un endroit parfait pour à la fois prendre de la hauteur et observer et sur lequel la rupture qui a commencé à s’esquisser va s’approfondir au point de… mais nous n’en dirons pas plus… La langue de Mariette Navarro reste toujours aussi marquée par un travail du style remarquable, mêlant à la fois fantastique, étrange mais aussi réaliste pour réussir à mettre en lumière le monde du travail et les « bullshit job » sans tomber dans une écriture sociétale. On pense forcément au personne de Melville, Bartleby et à son célèbre « je préfererai ne pas » dans le « je n’adhère plus » énoncé par Claire. Ce « palais de verre » nous illumine.
« Palais de verre » de Mariette Navarro, éditions Quidam.
Leave a Reply