Omar projetait en quittant l’Afrique de pouvoir rejoindre l’Angleterre et son amoureuse Asha. Pourtant, si près des côtés anglaises, après un périple que l’on imagine, son bateau croise celui de racistes nationalistes et son visage, la botte de l’un de ces cinglés.

Au petit matin, sur la plage, c’est le corps d’Omar que retrouve Cherry, cheffe de service à l’hôpital, au bord du burn-out, après une nuit sans sommeil et bien arrosée. Elle en a vu des morts ces dernières années, il y a eu le covid, puis Liam, son fils. Cette fois, c’est trop, elle décide de rendre justice à ce jeune homme qui lui rappelle son fils, se dit qu’elle va lui assurer une sépulture digne et qu’il va falloir commencer par retrouver cette jeune fille dont il portait la photo sur lui.
C’est le début d’une cavale au volant d’une décapotable rose, un road-movie plein de rebondissements qui met en scène de multiples personnages hauts en couleurs. Assis à ses côtés Andy, un flic paumé qui n’a pas tout à fait choisi d’être là et dans le coffre, un cadavre. Anders Lustgarten est dramaturge, cela se ressent dans l’écriture, le style est mordant, vif, l’ambiance assez foutraque, on rit d’un humour souvent grinçant, tout en se prenant en pleine figure la face sombre de l’Europe, de notre société et de tout ce qui déconne grandement.
Malgré tous ces sujets difficiles, l’auteur a su trouver le bon équilibre pour que cette tragi-comédie soit une ode à la folie et à la solidarité, tout en restant un roman profondément politique et plein d’humanité.
“Trois enterrements” d’Anders Lustgarten, éditions Actes Sud
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