Il se dit dans le petit monde du livre qu’il existe une malédiction du second roman. Après avoir adoré le premier texte d’Hélène Laurain « Partout le feu », nous avons eu un instant peur que celle-ci s’abatte sur la nouvelle publication de cette autrice, heureusement il n’en fut rien !

Tambora c’est le nom d’un volcan dont l’éruption en 1815, une éruption terrible, provoqua un hiver volcanique de trois longues années, sous les cendres et sans soleil.
Ce livre c’est une mère qui parle de ces deux filles, comparées à des villes en expansion. C’est surtout la voix singulière d’une mère confrontée à l’aventure brutale de la maternité : donner vie à un second enfant, la Petite, tout en étant hantée par la mémoire d’une « fausse couche ». Terme dont l’autrice dresse en quelques pages un réquisitoire définitif tout en donnant à ce moment tragique des mots d’une justesse terrible.
La présence de l’aînée, la Grande petite, est également tangible dans le récit. Oscillant entre espoir et inquiétude, urgences médicales et alitement forcé, l’autrice pose un regard sans concession sur le corps féminin, lieu de mise au monde autant que de mise en danger.
Et dans une prose poétique Hélène Laurain réussie à livrer une analyse crue de notre monde qui s’effrite, et pose une question vertigineuse : quel avenir laissons-nous aux générations suivantes ?
Mais point de pathos possible dans un livre qui se termine par cette phrase : « C’est maintenant la vie belle »…
« Tambora » d’Hélène Laurain, éditions Verdier
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