« La petite zone avec de la lumière » de Sébastien Ménestrier

Ce livre est un roman tellement délicat, tellement fragile qu’il est difficile d’en parler par peur de briser la magie qui s’opère à sa lecture, alors je vais tenter de juste l’effleurer, de presque le caresser comme le font la prose de Sébastien Ménestrier pour le lecteur.

C’est un texte court qui parle de choses simples mais qui pourtant sont en même temps essentielles. En le lisant, je n’ai pu m’empêcher de penser au splendide roman « Mémoires sauvées du vent » de l’écrivain nord américain Richard Brautigan à l’écriture si empreinte de nostalgie, celle-ci n’étant jamais un regret mais ayant la saveur éclairante d’un fruit amer. Sébastien Ménestrier touche avec délicatesse à cette mécanique pourtant presque indicible.

Nous allons suivre sur quelques mois, peu, la vie du narrateur et de ses proches, une mère bourgeoise et excentrique, une sœur chirurgienne qui va à son tour avoir besoin de lui, son enfant de 10 ans en garde partagée avec son ex-femme pour lequel il trace des lignes d’une infinie tendresse. Après un séjour en maison de repos, notre narrateur travaille dans une école où il s’occupe d’un enfant un peu à part. Les pages suivent le déroulé d’un quotidien qui à chaque instant inspire l’auteur, comme un alchimiste il le transforme dans un phrasé musical et délicat qui s’imprègne en profondeur dans le lecteur.

Faut-il en dire plus ? Sans doute pas.

« La petite zone avec de la lumière » de Sébastien Ménestrier, éditions Zoé

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