Il faut une certaine dose de courage littéraire pour s’inspirer du titre d’un des plus beaux livres du grand écrivain nord américain Richard Brautigan, le sublime « Mémoires sauvées du vent » pour nommer son nouveau roman. C’est ce qu’a osé Nina Léger, historienne de l’art et écrivaine en nommant son nouveau livre « Mémoires sauvées de l’eau » et le pari d’être à la hauteur de celui-ci est réussi.
Dans une construction littéraire mêlant histoire, fragments documentaires et présent, personnages imaginaires et réels, comme l’écrivaine de l’imaginaire Ursula K Le Guin, prose poétique et récit, Nina Léger nous parle de la Californie et du rapport de ses habitants à l’eau. C’est à la fois cette eau indispensable au moment de la ruée vers l’or pour extraire ce minerai, celle qui va irriguer les vergers de Californie pour faire pousser des agrumes sur des terres jusqu’alors désertique et celle indispensable pour abreuver les mégapoles comme Los Angeles et, désormais, lutter contre le feu. Cette eau issue de cette terre appropriée aux peuples autochtones, chassés, massacrés, annihilés. Un roman porté par une langue ample, enveloppante, chaleureuse mais surtout profondément humaine. Dans cette terre dévastée pour un développement éffréné, Nina Léger réussi à trouver une part d’espoir à l’humanité.
« Mémoires sauvées de l’eau » de Nina Leger, éditions Gallimard
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